miércoles, 24 de octubre de 2007

Fénix

I

Comme les vraies saisons sont lentes et comme les montagnes sont arides
Comme les hommes sont présents sans sentir le flot de leur coeur
Comme les vagues de la mer meurent les unes dans les autres pour produire une lueur à la crête de plus avides,
Le poète écoute le Temps que inscrit très près de son coeur les traits de une plume de fer.
Ce n´est point votre ouragan, mortels enrichis de moteurs,
Ce n´est pas votre angoisse vide a la recherche du soleil différent d´une autre terre
Ni vos discours sans verbe ni vos moribondes chaleurs,
Qu´il sent dans le mouvement des nuits raccourcissant son erre.
C´est ce qui le porte vivant à traverser au dernier jour une eau calme souterraine
Et ce qui fleurira les arbres et dès après son départ poussera plus follement la harpe énorme des vents
Ce qui soulèvera d´amour la vaste poitrine du sol quand l´etoile bleue de sa mort apparaîtra sur la plaine,
Tout ce qui toujours pensera, miroir concave du firmament.

Pierre Jean Jouve

1 comentario:

Emmanuel dijo...

Comme le soleil reste sans être atteint et comme les nuages seront toujours mon toit
Comme les horloges marquent un temps inexistant et les étoiles me couvrent sous leur blanc
Comme les rues sont belles le jour et sauvages le soir
Le lecteur, lui, fait semblant de comprendre ce que le temps écrit, et sait pas mal qu'il en faut plus lire.

J'attends donc la deuxième partie :)